Un DIU (Dispositif intra-utérin), plus communément appelé stérilet, est un dispositif contraceptif inséré dans l’utérus par un professionnel de la santé. Cette méthode contraceptive populaire convient parfaitement aux femmes. Mais, comme toute autre méthode contraceptive, elle présente des avantages et des inconvénients qu’il est crucial de comprendre avant de prendre une décision. Voici un article complet sur le fonctionnement du DIU.
Le DIU : qu’est-ce que c’est ?
Le DIU hormonal est un minuscule dispositif en plastique flexible, adoptant la forme d’un « T », mesurant environ 3,5 cm de long et équipé d’un petit fil pour faciliter son retrait (ce fil est imperceptible et ne cause aucune gêne pendant les rapports sexuels).
Ce fil contient une hormone progestative, le lévonorgestrel, qui est un progestatif synthétique similaire à celui utilisé dans certaines pilules contraceptives. Inséré dans l’utérus par un médecin ou une sage-femme, il offre une protection contre la grossesse.
D’après Caroline Sylvestre, gynécologue, l’insertion d’un DIU hormonal est recommandée pour :
- Les femmes présentant des menstruations abondantes et cherchant à réduire ou arrêter leur flux menstruel ;
- Les femmes souffrant d’adénomyose symptomatique (menstruations abondantes et douloureuses) ;
- Pour induire une aménorrhée (arrêt des règles) à des fins thérapeutiques dans le cadre du traitement de l’endométriose ;
- Les femmes désirant une contraception à long terme.
DIU : comment ça marche ?
En libérant de manière continue une faible dose d’hormone progestative dans l’utérus, ce dispositif épaissit les sécrétions cervicales, ce qui empêche le passage des spermatozoïdes, tout en ralentissant la croissance de la paroi interne de l’utérus (atrophie de l’endomètre). Cette hormone est contenue dans la partie verticale du « T ».
Les types de DIU
Il existe deux types de DIU :
- Le DIU au cuivre : Ce dispositif agit comme un spermicide en rendant les spermatozoïdes inactifs. Il peut également être utilisé comme méthode de contraception d’urgence ;
- Le DIU hormonal : Ce type de DIU libère des hormones, généralement du lévonorgestrel, pour empêcher la grossesse.
En France, voici les modèles de stérilets disponibles dans les centres de santé et pharmacies :
- Mirena : il contient 52 mg de lévonorgestrel (8 ans pour la contraception et 5 ans pour le traitement des ménorragies fonctionnelles) ;
- Donasert : un DIU hormonal dosé à 52 mg, une version hybride du Mirena (développé par le laboratoire Gedeon Richter France) ;
- Kyleena : il contient 19,5 mg de lévonorgestrel (efficace pendant 5 ans) ;
- Jaydess : il contient 13,5 mg de lévonorgestrel (efficace pendant 3 ans).
Installation d’un DIU
Le DIU peut être implanté par un gynécologue, une sage-femme ou un médecin généraliste. Son insertion se déroule lors d’un examen gynécologique avec l’utilisation d’un spéculum. Ce processus est généralement rapide, mais peut occasionner des contractions utérines temporaires.
Le DIU au cuivre peut être inséré à n’importe quel moment du cycle menstruel. Quant au DIU hormonal, il peut également être posé à tout moment du cycle. Toutefois, s’il est placé dans les 7 premiers jours du cycle, il offre une efficacité contraceptive immédiate.
Le suivi du spécialiste
Après l’insertion d’un DIU, il est important de bénéficier d’un suivi gynécologique régulier. Une consultation de contrôle annuelle est recommandée pour vérifier son positionnement correct et pour évaluer votre santé gynécologique globale. La fréquence de ces consultations de suivi doit être déterminée en collaboration avec le professionnel de santé en charge de votre suivi médical.
Les résultats attendus
Les DIU sont hautement efficaces, offrant un taux d’efficacité d’environ 99 %. Le DIU au cuivre assure une efficacité dès son implantation et peut même servir comme méthode de contraception d’urgence. L’efficacité du DIU ne dépend pas de l’utilisateur, car il n’y a pas de risque d’erreur de manipulation en dehors du moment de l’insertion.
Les avantages et les inconvénients de cette méthode contraceptive
Le DIU est une option contraceptive idéale pour les femmes qui envisagent de ne pas concevoir pendant une période prolongée, car selon le type de DIU choisi, il peut rester en place dans l’utérus pendant 5 à 10 ans. Il ne nécessite pas une prise quotidienne ni un suivi continu en dehors des recommandations du gynécologue.
Cette méthode est à la fois économique et efficace, offrant la flexibilité de pouvoir être retirée par votre gynécologue lorsque vous souhaitez concevoir à nouveau. De plus, elle est associée à peu d’effets secondaires.
Par ailleurs, après l’insertion, certaines femmes peuvent ressentir des douleurs utérines et des saignements, ce qui nécessite une surveillance attentive pour vérifier son positionnement. En cas de déplacement, il est essentiel de consulter votre gynécologue.
Les saignements menstruels peuvent être plus abondants, accompagnés éventuellement de crampes. L’insertion et le retrait du DIU doivent être effectués par un gynécologue.
Bon à savoir :
Dans certaines circonstances, l’utilisation du DIU peut présenter des risques significatifs, notamment en cas de cancer des ovaires, d’endométrite (une infection qui peut empêcher l’insertion du DIU), ou d’inflammation pelvienne.
Il est également crucial de souligner que le DIU ne protège pas contre les maladies sexuellement transmissibles telles que le VPH ou le VIH, donc l’utilisation du préservatif reste nécessaire.
Avant de choisir une méthode contraceptive, il est essentiel de subir des examens médicaux pour déterminer si cette méthode convient.
Comment se déroule le retrait d’un DIU hormonal ?
Le retrait est tout aussi rapide et généralement indolore, bien qu’une légère sensation de pincement désagréable puisse être ressentie. Il peut être effectué à n’importe quel moment du cycle. Le médecin retire doucement le DIU en tirant sur le fil, visible à l’entrée de l’utérus, à l’aide d’une petite pince.
Quels sont les effets secondaires du DIU hormonal ?
Le DIU hormonal peut entraîner des effets secondaires similaires à ceux des contraceptifs oraux contenant des progestatifs (comme la pilule progestative). Parmi les effets secondaires les plus courants, on retrouve :
- Sensibilité mammaire
- Prise de poids
- Altérations de l’humeur et de la libido
- Maux de tête, migraines
- Acné, pilosité excessive
- Formation de kystes ovariens
- Saignements irréguliers, saignements entre les règles
- Expulsion du DIU
- Douleurs abdominales
- Nausées
Quelles sont les contre-indications à l’insertion d’un DIU ?
Seul un médecin peut décider si l’insertion d’un DIU hormonal est appropriée pour une patiente. Contrairement à une croyance répandue, les femmes sans enfants peuvent tout à fait bénéficier de cette méthode contraceptive.
Pendant longtemps, certains experts estimaient qu’un DIU ne pouvait être inséré que chez les femmes ayant déjà accouché par voies naturelles, supposant un utérus plus dilaté. Cependant, il existe quelques contre-indications à l’insertion d’un DIU :
- Le DIU est contre-indiqué en cas de thrombose veineuse, de tuberculose génitale, d’embolie pulmonaire, de phlébite, de cancer du sein, de cancer du col de l’utérus ou de l’endomètre (avant traitement), d’hépatites, etc.
- Il est déconseillé d’insérer un DIU entre 48 heures et 4 semaines après un accouchement, ainsi que pendant la grossesse. Il est également contre-indiqué chez les femmes ayant un col de l’utérus trop dilaté en raison d’accouchements multiples ou difficiles, et chez celles ayant subi une infection après un accouchement ou un avortement dans les trois derniers mois ;
- Certains antécédents médicaux tels que des troubles utérins, des saignements vaginaux anormaux, certaines infections sexuellement transmissibles (avant traitement ou moins de trois mois après), ou une sensibilité à l’un des composants du DIU peuvent rendre l’insertion de ce dispositif impossible.
Est-il possible d’utiliser des tampons avec un DIU hormonal ?
Étant donné que le lévonorgestrel contenu dans le DIU hormonal inhibe le développement de la muqueuse utérine, les saignements menstruels sont généralement moins abondants, voire absente, pour certaines femmes pendant la période d’utilisation du DIU.
Peu importe l’abondance des règles, l’utilisation de tampons est tout à fait envisageable (à l’exception des premiers jours suivants la pose). En effet, le tampon se situe dans le vagin et n’entre jamais en contact avec l’utérus ni le DIU.
Cependant, il est conseillé de faire preuve de prudence lors de l’utilisation de coupes menstruelles, bien que cela ne soit pas incompatible. Il est possible que les fils du DIU soient parfois longs et se prennent dans la coupe menstruelle. De même, l’effet de succion peut ne pas être correctement annulé. Cela pourrait entraîner le retrait du DIU sans que la femme s’en rende compte.