candaulisme

Candaulisme : une pratique sexuelle dédiée aux libertins, est-ce normal ? 

Le candaulisme est une pratique sexuelle peu conventionnelle où certains individus prennent plaisir à observer leur partenaire engagé dans des jeux de séduction ou des actes sexuels avec d’autres personnes. Une enquête a montré que 17 % des Français âgés de 36 à 50 ans s’intéressent à cette pratique. Angélique Braise, sexologue, explique comment elle s’organise et comment la pratiquer.

Candaulisme : que savoir de cette pratique sexuelle ?

Le candaulisme n’est pas une pratique largement répandue, mais elle remonte à l’Antiquité. Ses origines remontent à la Grèce Antique, avec l’histoire du roi Candaule de Lydie au VIIIe siècle avant J.-C. Candaule trouvait sa femme si belle qu’il voulait la montrer à Gygès, un de ses officiers, et il les observa alors qu’ils avaient des relations sexuelles.

Ainsi, le candaulisme implique principalement l’observation. Une personne peut regarder son partenaire avoir des relations sexuelles ou se livrer à des jeux de séduction avec quelqu’un d’autre, ou simplement l’imaginer, regarder des vidéos plus tard ou écouter l’autre lui raconter chaque détail.

Cette expérience suscite des sensations uniques. Selon Angélique Braise, « La personne qui observe éprouve de l’excitation et du plaisir sexuel en voyant son partenaire habituel s’engager avec d’autres personnes, tandis que les partenaires observés trouvent du plaisir à être regardés. »

Cette pratique peut également rapprocher les couples en leur permettant de découvrir de nouveaux aspects de leur sexualité et différentes manières de ressentir le désir sexuel. « Lorsqu’elle est pratiquée dans le respect du consentement de chaque partenaire, cela renforce leur complicité émotionnelle et sexuelle », affirme notre sexologue.

Quelle distinction y a-t-il entre échangisme, voyeurisme et couple libertin ?

Le candaulisme peut évoquer le voyeurisme, mais il s’en distingue par le consentement éclairé des personnes impliquées. Est-ce alors une forme de libertinage ? En quelque sorte. « C’est une expression de libertinage dans la mesure où il implique une ouverture de la sexualité à d’autres expériences et à d’autres partenaires. C’est une manière de se libérer des normes sexuelles conventionnelles pour explorer d’autres plaisirs », explique Angélique Braise.

Le candaulisme se différencie de l’échangisme, où les deux partenaires participent à l’acte sexuel, ainsi que du couple libre, où des personnes extérieures peuvent entrer dans l’intimité émotionnelle du couple. « Un couple peut décider de pratiquer le candaulisme une fois ou de manière ponctuelle, sans que cela ne modifie la dynamique de fonctionnement de leur relation », explique la sexologue.

Quelles règles doivent être appliquées lors de cette pratique sexuelle ?  

Le candaulisme ne se décide pas du jour au lendemain sans discussion préalable. Il est essentiel de réfléchir personnellement à cette pratique, d’explorer les raisons qui nous attirent, ce que cela nous apporte, et quel rôle nous met le plus à l’aise dans cette situation. Une conversation approfondie avec son partenaire est également nécessaire pour discuter de ses désirs, de ses craintes, et de la manière dont il ou elle souhaite communiquer pendant l’acte.

« Il est important de respecter les désirs et les limites de son partenaire : si c’est un peut-être ou un non, il est important de le respecter et de ne pas essayer de convaincre ou de recourir à différentes stratégies pour susciter l’envie », souligne Angélique Braise.

Avant d’essayer le candaulisme, il est essentiel que les deux partenaires soient très clairs sur plusieurs aspects. Cela inclut la nature de l’interaction (acte sexuel ou séduction), les pratiques autorisées et celles qui ne le sont pas, la communication en cas de problème pendant l’acte, la sélection des partenaires, et comment discuter de l’expérience après coup.

Angélique Braise souligne l’importance de respecter les limites de chacun pour éviter des conséquences négatives telles qu’une perte de confiance envers le partenaire, une diminution de l’estime de soi, la jalousie excessive ou des troubles sexuels. Elle recommande également l’utilisation de sites de rencontres spécialisés pour trouver des partenaires volontaires, en suggérant de se rencontrer d’abord dans un cadre informel pour s’assurer du confort mutuel.

Les limites et les risques d’être candauliste 

Le candaulisme, bien qu’excitant pour certains couples, nécessite une réflexion approfondie sur ses limites et les risques qu’il peut comporter. Cette pratique, centrée autour de la participation d’un tiers, implique d’exposer sa relation intime à d’autres personnes, ce qui peut parfois ébranler la confiance au sein du couple. Il est essentiel que chaque partenaire soit pleinement consentant et conscient des répercussions émotionnelles que cela peut entraîner.

Un des principaux risques réside dans le possible déséquilibre des sentiments ou des attentes. Si l’un des partenaires se sent mal à l’aise ou sous pression, cela peut affecter l’amour et la relation dans son ensemble. De plus, la gestion des émotions comme la jalousie ou l’insécurité peut devenir un défi. Bien que le plaisir et l’excitation soient recherchés, il est important de fixer des limites claires pour éviter que la pratique ne devienne source de conflits ou de frustration.

Enfin, le candaulisme peut également soulever des questions sur la protection émotionnelle et physique. Il est essentiel de maintenir une communication ouverte et honnête afin de préserver l’intégrité du couple et d’assurer que chacun se sente respecté et épanoui dans cette exploration.

Couple candauliste : comment tester le candaulisme ?

Tester le candaulisme nécessite une approche délicate et réfléchie, car il implique de naviguer entre les désirs et les limites de chacun. Pour un couple qui souhaite explorer ce fantasme, la première étape consiste à établir une couverture de communication solide. Cela signifie aborder le sujet avec son conjoint dans un espace sécurisé, où chacun peut exprimer ses désirs, ses inquiétudes et ses attentes. L’important est de s’assurer que les deux partenaires sont sur la même longueur d’onde avant de pratiquer le candaulisme.

Une fois la discussion ouverte, le couple peut envisager des activités spécifiques qui favorisent la découverte de ce rapport particulier. Il peut s’agir de lectures érotiques, de visionnage de films ou de discussions sur des scénarios qui s’envisagent dans un cadre sécurisé. Ces activités permettent d’explorer ce qui excite chacun et de construire une atmosphère de confiance. Il s’agit d’une condition favorable pour se lancer dans le candaulisme.

Il est aussi essentiel de déterminer les limites avant de passer à l’action. Les couples peuvent établir des règles sur ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, afin de garantir une expérience positive. Cela peut impliquer la définition des moments où l’un des partenaires peut participer ou observer sans compromettre leur vie intime.

Enfin, l’expérience du candaulisme se considère comme un chemin vers le plaisir, avec l’espoir d’atteindre des niveaux d’orgasme intenses et d’enrichir la connexion émotionnelle. En gardant le respect et l’écoute au cœur du candaulisme, le couple peut transformer cette pratique en un moment spécial qui renforce leur complicité.

FAQ – Comprendre le Candaulisme

Qu’est-ce que le candaulisme ?

Le candaulisme est un type de relation dans laquelle un membre du couple prend du plaisir à montrer son/sa conjoint.e à une tierce personne. Cela peut aller du simple fait de voir à des relations sexuelles complètes.

Qui sont les candaulistes ?

Ce sont des personnes, souvent en couple, qui pratiquent le candaulisme. Elles aiment partager leur partenaire ou en exposer les charmes à d’autres.

Le candaulisme est-il lié aux clubs libertins ?

Oui. De nombreux candaulistes fréquentent des clubs libertins pour vivre de nouvelles expériences avec des partenaires de jeu.

Quelle est la différence avec l’échangisme ?

L’échangisme implique un échange sexuel entre deux couples. Le candaulisme, lui, repose sur le plaisir d’un seul membre du couple à voir ou savoir son/sa partenaire avec une autre personne.

Et le cockolding ?

Le cockolding est une forme de candaulisme. Il implique souvent qu’un homme, dit cocu, ressente une excitation sexuelle à voir sa partenaire avoir des relations extraconjugales, parfois avec un lien émotionnel ou affectif.

Y a-t-il un lien avec le voyeurisme ?

Oui. Le candaulisme peut être une forme de voyeurisme. Les voyeurs ressentent une excitation en observant les ébats ou le simple fait de voir leur partenaire avec un autre.

Peut-on parler de tromperie ?

Non, tant qu’il y a consentement. Le candaulisme est pratiqué par des couples qui communiquent, fixent des règles établies et cherchent à pimenter leur vie intime.

Le consentement est-il important ?

Il est essentiel. Toute pratique candauliste repose sur la communication, le respect, et le consentement mutuel entre les partenaires.

D’où vient le mot “candaulisme” ?

Il vient d’un récit d’Hérodote. Le roi de Lydie, appelé Candaule, voulut faire admirer les charmes de son épouse à Gygès, un officier de sa garde. Il le fit assister au coucher de la reine. Gygès devint ensuite roi, après avoir été « offert » par le roi pour satisfaire un fantasme.

Pourquoi pratiquer le candaulisme ?

Pour certains, c’est une façon de renforcer le lien affectif. Pour d’autres, une source de plaisir ou un moyen de faire l’amour autrement. Cela peut également éveiller une excitation nouvelle.

Est-ce risqué pour le couple ?

Oui, si mal encadré. Sans communication ni règles claires, cela peut nuire à la relation. Mais bien pratiqué, cela peut rapprocher les deux membres du couple.

Comment commencer ?

Il est conseillé d’en parler ouvertement avec son/sa partenaire. Évoquer les limites, les envies, et peut-être commencer par des scénarios où seule la vue est autorisée.

Est-ce réservé aux hommes ?

Non. Hommes comme femmes peuvent être candaulistes. Le plaisir vient autant de regarder que d’être vu.e ou partagé.e.