Pourquoi fête-t-on la Saint-Valentin ?

Chaque 14 février, des couples du monde entier profitent de cette journée spéciale pour célébrer leur amour en s’échangeant des cadeaux ou en multipliant les attentions. Cartes remplies de mots tendres, chocolats en forme de cœur, roses rouges en abondance… Ces symboles romantiques envahissent chaque année les vitrines et les écrans à l’approche de cette journée dédiée aux amoureux. Ils rappellent que l’amour est toujours au centre des préoccupations. Voici les origines de la fête de la Saint-Valentin.

Qui était Saint Valentin ?

Parmi les 10 800 saints recensés, dont plus de 30 Valentin (et même quelques Valentina), seuls deux semblent correspondre au personnage associé à la fête de l’amour. Cependant, aucun d’eux ne s’est illustré par des actions liées au romantisme de son vivant.

Ces deux Valentin, martyrs du 3e siècle sous le règne de l’empereur romain Claude, partagent plusieurs points communs. Tous deux ont été exécutés un 14 février, bien que leurs décès soient survenus à des années d’écart. Ces similitudes ont conduit certains historiens à se demander s’ils ne pourraient être en réalité la même personne.

Le premier Valentin, un prêtre, fut arrêté lors des persécutions romaines contre les chrétiens. Refusant de renier sa foi, il fut placé en résidence surveillée. Là, il releva un défi lancé par le chef de la maison qui l’hébergeait : prouver la puissance de son Dieu. Valentin rendit miraculeusement la vue à une jeune fille aveugle, entraînant la conversion de toute la maison au christianisme. Apprenant cela, l’empereur ordonna son exécution.

Le second Valentin, évêque de Terni, était également connu pour ses miracles. Il aurait guéri le fils d’un érudit, incapable de parler ou de se tenir droit, après une nuit de prière. Cette guérison poussa la famille et les érudits présents à embrasser la foi chrétienne. Arrêté peu après pour ces miracles, Valentin refusa d’abandonner sa foi et fut finalement décapité.

Ces récits légendaires, bien que fascinants, restent difficiles à démêler. Ils laissent planer un mystère autour de celui qui aurait inspiré la Saint-Valentin.

Les origines romaines de la Saint-Valentin

L’histoire de la Saint-Valentin reste entourée de mystère et d’incertitudes. Est-elle née d’une fête antique, d’un événement tragique ou d’un poème romantique ? Les hypothèses abondent, sans qu’aucune ne fasse l’unanimité parmi les historiens.

L’une des théories les plus anciennes associe cette célébration à une fête païenne romaine appelée les Lupercales. Elle se déroulait chaque 15 février. Cet événement marquait une célébration de la fertilité. Les hommes, selon les récits historiques, se dévêtaient, sacrifiaient un mouton ou un chien, et utilisaient la peau de l’animal pour s’en couvrir. Ils croyaient stimuler ainsi leur fertilité avant de rencontrer des jeunes femmes. Noel Lenski, historien à l’Université du Colorado, explique que cette pratique visait à renforcer les liens entre rituels et croyances liées à la reproduction.

Populaires et ancrées dans les traditions romaines, les Lupercales ont continué à être célébrées bien après la christianisation de l’Empire romain par Constantin, jusqu’à ce que le pape Gélase Ier y mette un terme à la fin du 5e siècle. Peu de temps après, l’Église catholique a institué le 14 février comme jour de fête en l’honneur de Saint Valentin, un martyr chrétien. Cela marquait ainsi une transition vers une signification plus spirituelle et romantique.

Selon l’historien Noël Lenski, les Lupercales étaient indéniablement une fête très prisée, même à une époque où les premiers chrétiens tentaient d’en stopper la pratique. Il estime que l’instauration de la Saint-Valentin pourrait avoir été une tentative stratégique pour supplanter cette ancienne célébration païenne.

De fête païenne à célébration des amoureux

Loin des rituels anciens, la Saint-Valentin moderne ne conserve de ces traditions que le nom.

Certains historiens estiment que l’association de cette journée à l’amour romantique n’a émergé qu’un millénaire plus tard. D’après Jack B. Oruch, professeur à l’Université du Kansas, c’est Geoffrey Chaucer qui aurait été le premier à lier la Saint-Valentin au romantisme dans son poème The Parlement of Foules (Le Parlement des oiseaux).

Oruch suggère que cette connexion entre la Saint-Valentin et l’amour pourrait être due à un simple hasard. En effet, cette date coïncidait avec le début de la saison des amours des oiseaux en Europe. Par la suite, d’autres poètes célèbres, comme Shakespeare, ont renforcé cette image romantique et contribué à façonner la Saint-Valentin telle que nous la percevons aujourd’hui.

Comment célèbre-t-on la Saint-Valentin ?

Aujourd’hui, la Saint-Valentin est l’occasion pour les couples d’échanger des cadeaux variés : bonbons, fleurs, bijoux ou cartes.

L’histoire des cartes de Saint-Valentin remonte à 1415, lorsque le duc d’Orléans, emprisonné à la tour de Londres, envoya une lettre à sa femme pour exprimer son amour. Aux États-Unis, cette tradition a pris son essor pendant la guerre d’Indépendance, lorsque les couples séparés par les conflits échangeaient des notes manuscrites. Ce n’est qu’au début du 20e siècle que les cartes de Saint-Valentin ont commencé à être produites en masse, devenant un symbole incontournable de la fête.

Cependant, la Saint-Valentin n’est pas célébrée partout de la même manière. Dans certains pays comme l’Indonésie, l’Arabie saoudite ou la Malaisie, elle est parfois rejetée pour des raisons religieuses. En Inde, des groupes conservateurs s’opposent également à cette fête, la percevant comme une influence occidentale.

Qu’elle soit fêtée ou non, la Saint-Valentin reste avant tout une célébration de l’amour. C’est ce lien universel qui unit les humains depuis toujours. Bien que ses origines soient bien éloignées des traditions modernes, elle continue de nous rappeler l’importance d’apprécier et de chérir ceux qui nous sont chers.