Épiderme

Épiderme : définition, composition, anatomie et affection de ce tissu cutané

L’épiderme est la première couche de la peau humaine. Située à l’extérieur, c’est la partie visible qui peut être touchée. Il joue le rôle de protection contre les agressions, mais peut-être également le siège d’infections, d’inflammations et de lésions. Anatomie, fonction, pathologie et traitement, voici tout ce qu’il y a à savoir sur cette membrane.

Définition : c’est quoi l’épiderme ?

Selon l’anatomie humaine, l’épiderme est la membrane externe de la peau. C’est la couche située au-dessus du derme et de l’hypoderme, des tissus sous-cutanés. Il est de type épithélium squameux stratifié de plusieurs couches. Sa surface est donc principalement constituée de cellules mortes qui se renouvellent continuellement. C’est un tissu qui ne contient ni verseau lymphatique ni verseau sanguin.

Néanmoins, il renferme néanmoins plusieurs terminaisons nerveuses. La fonction primaire de ce tissu est de protéger le derme et de favoriser l’hydratation. À cet effet, il est recouvert d’un film protecteur semi-perméable, le sébum, qui lui permet de mieux assurer sa fonction. Notez que malgré ces différentes couches, son épaisseur ne dépasse pas 1 mm.

Composition de l’épiderme

L’épiderme est constitué de trois grands types de cellules. En premier, il y a les kératinocytes qui représentent près de 95 % des cellules épidermiques. Il y a ensuite les mélanocytes qui sont responsables de la production de mélanine. En dernier, il y a les cellules de Langerhans (CL) qui sont des cellules immunitaires et qui jouent des rôles variés. Les CL sont considérés comme des acteurs de la réponse immune en cas de maladies parasitaires ou d’allergies.

En dehors de cela, l’épiderme est traversé par de nombreuses structures provenant du derme sous-jacent. Il s’agit des canaux des glandes sudoripares qui sont responsables de l’excrétion de la sueur et des follicules pilosébacés.

Structure de l’épiderme

L’épiderme est formé par la juxtaposition de quatre couches cellulaires, à savoir :

  1. la couche basale (stratum basale) : c’est la plus profonde de l’épiderme. Elle repose sur le derme sous-jacent et assure le renouvellement des kératinocytes. Elle contient aussi des cellules de Langerhans et des mélanocytes, les cellules responsables de la fabrication de la mélanine ;
  2. la couche épineuse ou couche de Malpighi (stratum spinosum): elle se compose de 4 à 5 épaisseurs kératinocytes qui sont étroitement liées entre eux ;
  3. la couche granuleuse (stratum granulosum) : elle est constituée de plusieurs rangées de cellules qui tendent à s’aplatir et qui contiennent des grains de kératohyaline. En cas de parakératose, elle disparaît et défaut sur les muqueuses ;
  4. la couche cornée (stratum corneum) : c’est la partie externe. C’est là que les cellules arrivent complètement à maturation. Elles deviennent donc très plates, translucides et forment un film quasi continu.

Rôle et importance de l’épiderme

À la surface du corps, cette membrane est une protection entre le derme, l’organisme et le milieu extérieur. Elle sert essentiellement de défense, mais pas que.

Renouvellement de la peau

L’un des rôles majeurs de cette membrane est d’assurer le renouvellement permanent de la couche cornée. Cette dernière, composée de cellules mortes dénoyautées (cornéocytes) et riches en kératine, forme une barrière protectrice squameuse et semi-perméable. Elle est donc continuellement régénérée lorsqu’elle se détache.

Régulation thermique et hydratation

Ce tissu joue un rôle essentiel dans les mécanismes de régulation thermique (transpiration et vasodilatation). Il intervient également dans le mécanisme de communication entre l’intérieur et l’extérieur (Perception des stimuli thermiques). De plus, il permet de maintenir l’hydratation de la peau et pour éviter qu’elle ne se dessèche. Grâce aux facteurs naturels d’hydratation qu’il renferme, il arrive à retenir l’eau pour garantir la fermeté, la souplesse et l’élasticité cutanée.

Défense contre les rayons UV

Plusieurs mécanismes permettent de se protéger des rayons ultraviolets qui peuvent endommager le corps. En effet, lorsqu’il y a une exposition prolongée au soleil, il y a une augmentation de la production de kératinocytes. Cela conduit à l’épaississement de l’épiderme qui limite ainsi la pénétration des rayons UV. Outre cela, l’exposition prolongée entraîne aussi une surproduction de la mélanine.

Car, ce pigment filtre les ultraviolets en abordant les radicaux libres générés par leurs rayons dans les cellules. Cette hyperpigmentation va empêcher donc les lésions de l’ADN.

Barrière antimicrobienne et antibactérienne

Si un microbe parvient à la défense épidémique, la composition de ce dernier est en mesure de lutter contre lui. En effet, les kératinocytes et les cellules de Langerhans interviennent immédiatement dans la réponse immunitaire pour contrer l’agression pathogène. Toutefois, ce tissu est quasi infranchissable, car le renouvellement continu des cellules permet d’éliminer les micro-organismes qui y sont installés.

De plus, le pH acide de la membrane et sa faible humidité sont défavorables à la croissance des microbes.

Pathologie liée à l’épiderme

Parmi les pathologies qui affectent ce tissu, voici les plus courantes.

Lésions cutanées dues aux UV

Une exposition prolongée au soleil entraîne des lésions connues sous le nom de photovieillissement. Ces lésions épidermiques sont très variées et peuvent se manifester comme :

  • une ou plusieurs rides fines et profondes ;
  • une pigmentation irrégulière ;
  • une coloration jaunâtre de l’épiderme ;

En dehors de cela, l’exposition prolongée aux UV peut également entraîner des excroissances précancéreuses appelées kératoses actiniques.

Les affections du follicule pilosébacé

Parmi les maladies du follicule pilosébacé, il y a l’inflammation du follicule (acné). C’est une affection qui bouche les glandes sébacées et qui secrète le sébum. Il se forme ensuite un kyste qui est dû à l’accumulation et à la non-excrétion des sécrétions hors du follicule. Si le sébum continue à s’accumuler, cela peut entraîner un grossissement du kyste et une infection microbienne.

Les cancers épidermiques

Il existe plusieurs types de cancer qui peuvent attaquer la peau. Entre eux, il y a :

  1. le carcinome épidermoïde qui se caractérise par une zone rouge, squameuse et croûteuse. Il est issu de la transformation des kératinocytes des lésions précancéreuses (kératose actinique, leucoplasie, etc.). Ce type de cancer peut prendre du relief et émettre des métastases ;
  2. le carcinome basocellulaire qui prend la forme d’une papule brillante et qui attaque le visage, le cou, le scalp et les membres. Il apparaît à partir des cellules de la couche basale et s’y développe lentement ;
  3. le mélanome, qui est un cancer très grave et également très rare. Il peut engendrer des métastases qui peuvent franchir la protection cutanée, entrer dans le sang et atteindre les autres organes. Les personnes de plus de 50 ans sont plus sujettes à ce type de cancer.

La desquamation pathologique de la peau

La desquamation normale de la couche cornée est superficielle et invisible, mais quand elle devient pathologique, l’épiderme se détache en lambeaux. C’est le cas du syndrome de Stevens Johnson et du syndrome de Lyell, deux formes de la maladie potentiellement mortelle. Cette affection est souvent provoquée par une intolérance médicamenteuse, des infections bactériennes, des rejets de greffe ou des vaccinations.

Les infections parasitaires épidermiques

Les infections parasitaires qui affectent généralement l’épiderme sont :

  • le pityriasis versicolore qui est une infection causée par les levures Malassezia furfur. Elle se manifeste par des plaques squameuses blanches, rose ou brunes ;
  • les dermatophytoses qui sont des infections causées par des champignons microscopiques appelés dermatophytes (Epidermophyton, Microsporum et Trichophyton). La teigne et l’herpès circiné sont des formes courantes de dermatophytoses ;
  • la gale qui est une infection provoquée par un parasite acarien (Sarcoptes scabiei) dont la femelle creuse des sillons dans la barrière épidermique pour pondre ses œufs. Cette infestation entraîne d’intenses démangeaisons ;
  • les verrues qui sont de petites tuméfactions bénignes causées par le papillomavirus humain.

La dermatite atopique (eczéma)

La dermatite atopique est une maladie inflammatoire qui évolue par poussée. Elle est liée à une altération de la barrière de l’épiderme associée à des allergies (asthme, allergies alimentaires, rhinite, etc.) elle se caractérise par une sécheresse cutanée, des démangeaisons, des rougeurs, des vésicules et des suintements.

Le psoriasis

Le psoriasis est une maladie qui se caractérise par des plaques rouges surmontées de squames blanches. Elle entraîne un emballement des cellules qui se renouvelle plus vite (en 3 jours au lieu de 28 jours). Les plaques formées se retrouvent sur le cuir chevelu et les zones de frottement.

Traitement possible des affections cutanées

Le traitement d’une pathologie cutanée varie d’une affection à aune autre et est pris en charge par un dermatologue.

Pour les lésions dues au soleil

Les anticancéreux et les hydratants peuvent être utilisés pour guérir les lésions précancéreuses. Un modificateur de la réponse immunitaire peut être également utilisé comme agent antitumoral afin d’accélérer la guérison des lésions. Certains effets du photovieillissement peuvent être réparés avec une thérapie photo dynamique (peeling, cryothérapie, curetage électro chirurgical, etc.).

Pour le cancer

La majorité des cancers cutanés sont traités par chirurgie (exérèse de la tumeur). Il est également possible d’avoir recours à la cryochirurgie, la cryothérapie et la radiothérapie. Pour les cas plus graves comme le mélanome, le traitement se fait d’abord par exérèse puis par injection d’interféron alpha-2a-qui. En cas de métastases, les médecins procèdent à des soins basés sur l’immunothérapie, la radiochirurgie, la chimiothérapie et les thérapies ciblées.

Pour les infections parasitaires

Le traitement des infections se fait par administration d’antifongiques locaux et oraux. Dans certains cas, un anti-inflammatoire est ajouté aux soins pour plus d’efficacité. Les verrues en particulier sont traitées soit par des méthodes physiques (cryothérapie, curetage, laser, etc.) soit par des méthodes chimiques.

Pour le psoriasis et l’eczéma

Il n’existe pas vraiment de médication spécifique pour ces affections. Une approche thérapeutique est tout de même possible pour dissiper les symptômes. Il s’agit de médicaments (crème hydratante, corticoïdes, immunosuppresseurs) appliqués localement et de la photothérapie pour les formes graves du psoriasis, des médicaments par voie orale ou intraveineuse sont administrés aux patients.

En définitive, il faut retenir que l’épiderme est la couche superficielle de la peau humaine. Il protège les tissus sous-jacents nécessitant un entretien particulier afin de limiter les risques d’affection cutanée.