BBL ou lipofilling des fesses : les non-dits de la chirurgie des fesses

La chirurgie des fesses, connue sous l’appellation BBL (Brazilian Butt Lift), soulève de nombreuses interrogations et idées reçues. Pourtant, plusieurs aspects de cette intervention restent peu évoqués. Entre risques, résultats, et attentes, plongeons dans ce que vous devez réellement savoir avant de franchir le pas.

BBL : qu’est-ce que c’est ?

Le Brazilian Butt Lift, ou lipofilling des fesses, est bien plus qu’une intervention esthétique classique. Il s’agit d’une technique sophistiquée destinée à remodeler la silhouette pour lui conférer des courbes plus harmonieuses et séduisantes. Cette procédure se déroule en deux étapes majeures : d’abord, une lipoaspiration permet de retirer avec précision les excès de graisse dans certaines zones du corps. Ensuite, ces cellules graisseuses sont réinjectées de manière ciblée dans la région des fesses, donnant naissance à un galbe naturel et équilibré.

Pourquoi opter pour un BBL ?

Le BBL séduit pour diverses raisons, en offrant une approche personnalisée pour sculpter la silhouette et améliorer le galbe des fesses :

• Redonner du volume à des fesses plates ou sans galbe : cette intervention répond aux attentes de ceux qui souhaitent une augmentation naturelle du volume fessier.
• Affiner une silhouette droite (en H) : idéal pour créer des courbes plus féminines et marquer la taille, en évitant l’aspect rectiligne.
• Remodeler les zones comme les poignées d’amour ou la culotte de cheval : la lipoaspiration intégrée au processus aide à affiner et rééquilibrer la silhouette globale.
• Retrouver une harmonie après une prise de poids ou une grossesse : le BBL offre une solution pour rétablir les proportions et restaurer une allure harmonieuse après des changements corporels importants.

Cette procédure s’adresse à ceux qui souhaitent un résultat sur mesure, adaptée à leurs besoins et à leur morphologie.

Un problème, plusieurs options

Tout comme une petite poitrine, des fesses plates peuvent entraîner un certain complexe pour certaines personnes. Les causes de ce manque de galbe sont multiples : cela peut être dû à la morphologie naturelle, à une perte de poids significative, ou encore aux effets du vieillissement qui entraînent un relâchement cutané, donnant l’impression que les fesses « tombent ». Bien que des solutions comme une alimentation équilibrée, l’exercice physique et les massages puissent aider, les résultats restent modérés et nécessitent du temps et de la constance.

C’est ici qu’intervient la chirurgie esthétique : selon les attentes du patient, plusieurs options sont possibles pour augmenter le volume des fesses. La première méthode, moins invasive, consiste à injecter de l’acide hyaluronique à l’aide de micro-canules ou d’aiguilles. Cette technique présente l’avantage de ne pas nécessiter de chirurgie lourde : une simple anesthésie locale est suffisante, et l’intervention est généralement indolore.

En outre, elle est rapide, durant entre 30 minutes et 1 h 30. Toutefois, cet effet est temporaire et, pour maintenir des fesses rebondies, il sera nécessaire de renouveler la procédure tous les six mois environ.

Les implants en silicone : une option plus durable

Pour ceux qui recherchent une solution permanente, la chirurgie reste la méthode la plus efficace. La technique la plus ancienne consiste à poser des implants. Le chirurgien réalise une incision discrète dans le pli des fesses, soulève le muscle fessier et insère des prothèses en silicone cohésif. Comme pour les implants mammaires, il est possible de choisir la forme et le volume des prothèses en fonction de l’effet souhaité et de l’anatomie du patient.

Cependant, cette intervention n’est pas sans risques, et la chirurgienne plasticienne Déborah Obadia, exerçant à Paris, met en garde contre certains dangers : « La chirurgie avec prothèses fessières est moins courante en raison des risques de complications, telles que des infections ou des déplacements des prothèses. Il est crucial que cette opération soit réalisée par des professionnels expérimentés et conscients des enjeux », précise-t-elle.

Il est également parfois nécessaire de pratiquer un lifting fessier avant l’implantation des prothèses, notamment si la peau a perdu son élasticité, comme après une importante perte de poids, afin de retendre la peau et restaurer un galbe naturel.

Concernant la récupération, comptez environ deux semaines de convalescence, durant lesquelles il est impératif de nettoyer les cicatrices et de changer régulièrement les pansements. Un panty de contention doit être porté pendant 4 à 6 semaines. Cette procédure peut être douloureuse, particulièrement durant les trois premiers jours suivant l’opération.

Qui peut envisager un BBL ?

Voici les personnes à qui le lipofilling des fesses est adapté :

• Femmes souhaitant améliorer l’apparence de leurs fesses : le BBL est une option esthétique pour celles qui souhaitent redéfinir ou augmenter le volume de la région fessière.
• Personnes cherchant à féminiser leur silhouette : pour celles qui estiment que leur corps manque de courbes, le BBL peut offrir une solution pour apporter davantage de féminité à la silhouette.
• Individus ayant des amas graisseux autour de la région fessière : cette procédure peut être une option pour éliminer les graisses localisées et sculpter la zone.
• Personnes souhaitant retrouver confiance en elles : pour celles qui sont complexées par leur silhouette, le BBL peut contribuer à restaurer l’estime de soi et à favoriser le bien-être.

Une technique qui n’est pas adaptée à toutes les morphologies

L’absence d’implants en silicone dans la procédure du BBL (Brazilian Butt Lift) est souvent un atout pour de nombreux patients, qui préfèrent éviter l’introduction de corps étrangers. Toutefois, cette technique présente certaines limites et risques.

La principale contrainte du BBL réside dans la quantité de graisse nécessaire pour obtenir un résultat significatif : pour une augmentation notable du volume des fesses, une grande quantité de graisse doit être prélevée. En effet, pour réinjecter 500 ml de graisse dans chaque fesse, il est nécessaire d’en prélever environ un litre par côté, en raison des pertes de liquides (plasma, huile, etc.).

Cette quantité de graisse n’est pas toujours disponible chez tous les patients. Il est essentiel que le patient ait suffisamment de graisse corporelle, car chez les personnes très minces, il peut être nécessaire de prélever des graisses dans plusieurs zones du corps, ce qui peut entraîner des irrégularités et des dommages à la zone donneuse.

Le Dr Déborah Obadia, chirurgienne plasticienne, souligne que bien que le BBL soit en vogue, peu de patients possèdent une morphologie qui permet de réaliser cette opération de manière satisfaisante. Les résultats doivent être équilibrés, tant au niveau des fesses que des zones prélevées, pour éviter des dommages.

En outre, cette intervention figure parmi les chirurgies esthétiques les plus risquées, ce qui la rend moins accessible à un large public.

Les contraintes post-opératoires du BBL

L’intervention du Brazilian Butt Lift (BBL) implique plusieurs incisions, tant dans les zones de prélèvement de graisse que dans la région fessière, ce qui entraîne un post-opératoire relativement douloureux. Après l’opération, les fesses restent enflées et sensibles pendant plusieurs semaines. Il est donc recommandé de ne pas s’asseoir pendant environ deux semaines, et de dormir sur le côté ou sur le ventre jusqu’à ce que les douleurs diminuent.

Selon une chirurgienne plasticienne parisienne, il est conseillé de ne pas exercer de pression sur la zone traitée pendant au moins trois semaines. En effet, si les cellules graisseuses sont comprimées, une partie d’entre elles peut mourir. En moyenne, seulement 50 % de la graisse injectée survit après trois mois, et toute pression supplémentaire pourrait réduire davantage cette quantité. Il est également recommandé d’éviter les activités physiques sur la zone concernée afin de préserver les cellules graisseuses qui sont en train de se vasculariser.

Le résultat final ne sera visible qu’après trois mois, le temps nécessaire pour que l’œdème disparaisse, que les cellules graisseuses restantes s’intègrent bien et que les cellules mortes soient éliminées.

L’évolution du BBL : vers des approches plus sûres et équilibrées

Certains chirurgiens continuent de pratiquer le Brazilian Butt Lift (BBL), mais beaucoup suivent désormais les recommandations de la Société Américaine de Chirurgie Plastique. Celle-ci préconise de réaliser les injections uniquement dans les tissus sous-cutanés, une méthode qui réduit les risques de complications graves. Cependant, cette approche limite également le volume de graisse pouvant être injecté.

Aujourd’hui, la tendance s’oriente davantage vers un remodelage des fesses qui privilégie une esthétique naturelle et intemporelle. Selon une chirurgienne plasticienne, cette approche respecte davantage la morphologie de la patiente tout en restant plus sûre : « Anatomiquement, personne n’a une taille extrêmement fine avec des hanches disproportionnellement larges. Revenir à un résultat plus équilibré et raisonnable, tout en minimisant les risques, est une évolution positive. »

Quelles innovations pour demain ?

Les avancées techniques dans ce domaine ne cessent de progresser. Une nouvelle méthode développée il y a quelques années par un chirurgien américain exploite un dispositif bien connu, le PAL (Power-Assisted Liposuction) de la marque Microaire. Ce système utilise des vibrations de canules pour faciliter l’aspiration de la graisse, mais il a été adapté pour la réinjection.

Grâce à ces vibrations, la canule crée de l’espace sous la peau, permettant d’injecter davantage de graisse sans avoir à pénétrer trop profondément dans les tissus. Cette innovation offre une méthode plus efficace et potentiellement plus sûre, marquant ainsi une évolution significative dans la pratique du BBL.